Cette œuvre se déploie comme une vision abstraite et organique d’un monde sous-marin en tension. Une pluie de formes rose corail aux pointes acérées évoque une colonie d’anémones ou un essaim de méduses figées dans une pulsation suspendue. Leur texture épaisse, appliquée avec gestualité, rappelle les élans instinctifs du vivant ou les déformations provoquées par des agressions extérieures.
Le contraste entre ces masses rosées et le fond multicolore chaotique amplifie une impression de dérèglement. Le fond devient récif perturbé, traversé par des strates de lumière artificielle ou de déchets.
La lumière y est fragmentée, presque brisée : interférences humaines dans l’ordre naturel.
Tension et résonance
Explosion de matière et de vie : une scène de foule mystique, hallucinée. Des ruissellements blancs forment un voile — pluie, barrière, larmes ? — à travers lequel émergent des formes humaines ou spectrales.
Tension constante entre chaos et ordre, entre élan collectif et solitude intérieure. Les couleurs, denses, évoquent la chair, la terre, le sang, la lumière.
Chez Jean Numa Caux, peindre ne signifie pas illustrer mais transcrire un tumulte intérieur, une vibration qui rejoint les grandes interrogations collectives : la foule, l’enfermement, la quête de passage.
L’artiste ne cherche pas à séduire, mais à provoquer une résonance. Son art est une traversée. Il ne donne pas de réponses mais tend des fils, éclaire des tensions, réveille ce que le regard porte souvent endormi.
C’est là, sans doute, la force de sa peinture : elle habite.
Un cri muet venu du fond
Sous les couches bleues et noires de l’océan, loin des regards humains, palpitent des formes de vie anciennes, fragiles, majestueuses. Jean Numa Caux, peintre du vivant et des forces invisibles, nous entraîne dans un voyage sensoriel et spirituel au cœur des abysses.
À travers une explosion de couleurs vibrantes, de matières coulantes, de lumières brisées, il explore la respiration secrète des fonds marins, la beauté insaisissable des créatures inconnues, et surtout, leur cri muet face aux blessures que l’humanité leur inflige.
Chaque toile est une plongée. Chaque trait est un courant. Chaque éclat, une réminiscence du monde originel.
Hommage au vivant
ABYSSES est un hommage vibrant aux océans, à leur mystère, à leur appel silencieux. Caux ne reproduit pas l’océan : il le traverse. Il en restitue la mémoire et l’intensité. Ses œuvres traduisent, dans la matière même, la beauté fascinante et la vulnérabilité extrême du monde abyssal.

Qui est Jean Numa Caux ?
Jean Numa Caux est un artiste peintre contemporain de Perpignan passionné par les émotions brutes et les éléments naturels. El développe très tôt une sensibilité aux énergies invisibles, aux matières, à l’environnement. Sa peinture, instinctive et intense, explore les territoires du rêve, du vivant et du mouvement.
À travers ses œuvres, il cherche à capter l’âme des choses, créant des univers oscillant entre abstraction et figuration libre. Son nouveau projet, ABYSSES, marque une plongée engagée et poétique dans les mystères des fonds marins.
Le choix du Lydia, paquebot ensablé du Barcarès, comme lieu d’exposition, renforce le dialogue entre l’œuvre et le lieu : mémoire de l’eau, traversée du temps, appel à respecter le vivant.
« Plonger dans l’abysse, c’est renouer avec l’invisible, avec ce qui est précieux et silencieux. C’est écouter battre le cœur de la Terre à travers ses océans. »









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